Panne de ressources, un budget revu à la baisse, des disciplines oubliées et des compétitions « sacrifiées ». Pour finir, des promesses à la pelle tout en demandant « le maximum possible avec le minimum possible ».
Les fédérations et les groupements sportifs ont demandé avant l’arbitrage budgétaire un montant global de 3 milliards de francs Cfa au département du ministère des sports. Une requête qui sera loin d’être exaucée du fait d’un manque criard de liquidités, selon le représentant du ministre des sports, Alioune Dramé. « Les disponibilités budgétaires couvrent à peine la moitié de la somme demandée. On est obligé de faire un dispatching sur les quarante-six (46) opérations concernant 29 disciplines sportives pour un coup global de 1 milliard 400 millions de francs Cfa ».
Avec une baisse de 100.000.000 f Cfa comparativement au budget de 2005, le Directeur du cabinet de Daouda Faye soutient qu’une rationalisation très poussée a été adoptée, soit en renonçant à quelques opérations d’appoint, soit en redimensionnant les délégations, et en évitant les fioritures. « Nous voulons le maximum possible de résultats avec le minimum possible de moyens ».
Avec la somme débloquée, la part du lion revient au basket-ball qui est qualifié pour les deux coupes du monde (garçons et filles) respectivement au Japon et au Brésil à partir du mois de juillet prochain. Les sports de combat suivent avec le karaté qui est engagé en championnat d’Afrique (cadets et juniors) au Caire et en championnat du monde (seniors) à Tempere, le Taekwondo (championnat du monde) et le Judo.
L’occasion était trop belle pour souligner les belles prestations des différentes disciplines au cours de l’année 2005 qui ont réussi à décrocher deux cent cinquante médailles (255). Au niveau mondial, onze (11) en or, dix-huit (18) en argent et vingt-quatre (24) en bronze sont rentrées dans les besaces. Sur le continent, une moisson de 21 en or, 22 en argent et 30 en bronze a été récoltée. Au niveau ouest-africain, 61 en or, 49 en argent et 19 en bronze pendent autour des cous des sénégalais. Mais tout n’est pas si rose que cela pour certaines disciplines, majeures comme en devenir.
Grincements de dents
Qualifié doublement en coupe du monde, le basket n’a pas manqué de s’indigner de la légèreté dont font preuve les autorités sportives. « Le championnat d’Afrique des moins de 20 ans filles va débuter au mois de septembre prochain à Maputo, et ce tournoi est qualificatif pour la coupe du monde au Guatemala. Si on n’y va pas, à quoi sert notre organisation de la CAN en 2007 ? » s’interroge ce membre de la FSB.
Le karaté, avec deux compétitions continentale et mondiale, contre attaque, en soulignant le manque de préparation de ses tireurs dans les « Opens » organisés un peu partout dans le monde. Par la voix de sa directrice technique, Safiétou Diatta, le handball, suspendu de joutes continentales avec une amende de 18 millions de francs Cfa, insiste sur le travail à la base, de ne pas trop miser sur la performance. « Après notre ratage de Tunis, j’insiste pour que les deux sexes soient concernés par la CAN de Thiès. C’est dommage que de toutes les disciplines engagées, seules huit catégories juniors et une cadette soient retenues », regrette t-elle.
Quant à la natation, elle ne digère toujours pas le retrait de son équipe pour les championnats du monde de Shanghai.
Seul le sport travailliste (pétanque pour la première fois depuis 1975) fait partie de l’arbitrage budgétaire et n’a pas manqué de s’en réjouir.
Le maître mot du Directeur de la Haute Compétition, Ahmet Dieng dans l’ensemble des intervenants, « Ecrivez-nous le plus rapidement possible. On ne promet rien, mais on verra ce qu’on pourra faire », occultant le fait que plusieurs requêtes dorment dans les tiroirs du ministère.
Mais au rythme où les baisses budgétaires progressent, ce n’est pas demain la veille que nos fédérations seront fortes, malgré un effort constant de s’auto financer.
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