Vendredi 26 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

DAOUDA FAYE MINISTRE DES SPORTS : Guy Stephan était plus cher que Bruno Metsu

Single Post
DAOUDA FAYE MINISTRE DES SPORTS : Guy Stephan était plus cher que Bruno Metsu

Daouda FAYE, Ministre des sports : ‘Je dis toujours ce que je pense, qu'on en tienne compte ou pas’
La langue de bois, on ne la lui connaît pas. Sa disponibilité vis-à-vis de la presse sénégalaise est tout aussi légendaire. Avec El Hadj Daouda Faye, il s'agit juste de lancer les invitations, sans protocole aucun, pour passer plus de deux heures trente à discuter sport comme hier, quand il a accepté d'être l'invité des quatre rédactions du groupe Wal Fadjri. Rien n'a été laissé au hasard et il a eu réponse à tout : ses relations prétendument heurtées avec la Fédération sénégalaise de football et le Cnoss, le futur sélectionneur national des‘Lions’ du foot, les prétentions de l'Italien Trappatoni, la répartition du budget dévolu aux compétitions internationales, l'arène nationale de lutte qui semble renvoyer à une Arlésienne, les menaces de boycott du prochain championnat d'Afrique par les judokas...

Walfadjri : Rapports entre la Fsf et la tutelle

Daouda Faye : Au Caire (pour la Can 2006), il n'y a jamais eu de problème entre le ministre et la Fédération sénégalaise de football. Trois personnes ont travaillé essentiellement au Caire. C'était le Sage, le Dhc et le président chargé des compétitions internationales, Cheikh Seck. Ensemble, ils ont géré comme des frères et il n'y a jamais eu de problème. Et le Comité directeur de la Fédération de football abonde dans mon sens. Après leur réunion, ils ont dit n'avoir pas vu de problème. S'il y avait des problèmes, les journalistes sur place auraient relayé l'information. On ne va pas attendre le rapport pour savoir s'il y a eu problème ou pas... Je ne savais pas que (Ferdinand) Coly ne voulait pas me serrer la main. C'est après la Can qu'il a dit cela. Pourtant, elle est propre, ma main. Je ne sais pas pourquoi, il ne veut pas la serrer (rires)... A la sortie après le match contre le Nigeria, je n'étais pas content et je l'ai dit comme tous les Sénégalais qui étaient là. Il n'y a pas un Sénégalais qui a assisté à ce match et qui, à la fin, ne s'est pas mis à crier sur les toits. Fédération, pas Fédération, députés, tous. J'ai dit que je n'étais pas content parce qu'on n'a pas gagné... Mais je n'ai pas parlé aux journalistes presque pendant toute la Can. Ce n'est que vers la fin que j'ai donné quelques interviews. Mais, ce jour-là (après le match contre le Nigeria, comptant pour la troisième journée), je n'ai parlé à aucun journaliste. Si je devais parler, j'allais le faire avec les journalistes sénégalais. J'étais très fâché, les journalistes aussi. Je les ai entendus, en tant que Sénégalais, dire ce qu'ils pensaient. C'est un découragement total avant que l'on ne sache que nous étions qualifiés. Pendant ce laps de temps, les gens ont sorti tout ce qu'ils avaient dans le car. Ce n'est pas grave. C'est naturel. Et pour moi, arriver en demi-finale et perdre contre le pays organisateur, ce n'est pas mal, mais la manière, peut-être, mérite d'être revue et analysée. Tout le monde a analysé sa manière. Aujourd'hui, il faut tourner la page de la Can et regarder devant nous. Il n'y a jamais eu de problème avec la Fédération. Pour choisir les entraîneurs, ils avaient dit : nous voulons cela. J'avais répondu que ce n'était pas mon avis, mais si c'est ce que tout le monde veut, on y va. Ce n'est pas un problème. Avec l'Assemblée générale, je voulais que cela soit fait après la Can. Je n'ai pas de problème, mais je dis toujours ce que je pense. Qu'on en tienne compte ou non, je le dis.

Walfadjri : Sélectionneur de l'équipe nationale de football

Daouda Faye : Nous avons le même objectif, c'est d'avoir le meilleur entraîneur possible pour l'équipe nationale. Cette fois-ci, personne ne nous pardonnera un échec. Les Sénégalais veulent la coupe d'Afrique. Nous sommes la seule grande nation de football, parmi les dix, à ne pas gagner la coupe d'Afrique. C'est par notre faute, le sentimentalisme, le copinage et on rate la coupe à chaque fois. C'est difficile de continuer comme cela. Il suffit qu'on prenne le temps de discuter avec la Fédération. Il faudra que les gens sachent que nous avons un travail, un intérêt commun et qu'il ne peut pas y avoir de divergences. C'est une concertation et ensemble, nous allons choisir le meilleur profil pour le Sénégal. Je me rends compte que la presse ne s'occupe que de football.

Walfadjri : Candidats au poste de sélectionneur national

Daouda Faye : A mon niveau, on se contente de mettre les candidatures les unes sur les autres. C'est difficile de faire un choix. Il faudra seulement faire la différence entre la compétence de l'individu et son coït, sa valeur technique et sa valeur financière, en fonction de nos moyens. Actuellement, je n'ai qu'un seul Sénégalais parmi ceux qui ont fait acte de candidature. Il s'agit de Lamine Ndiaye du Coton Sport de Garoua au Cameroun. Il m’a envoyé sa candidature depuis le pays où il est présentement (Cameroun). Les autres sont autour de sept candidats. Toutes les candidatures sont officielles. A chaque fois que je vois la publicité sur les inscriptions aux élections, cela me fait rire parce que j'entends le gars dire : Président ma dieul (a pris) un décret officiel. Je me demande s'il y a un décret qui n'est pas officiel. Cela me fait marrer toujours. J'en profite pour lui dire de changer un peu le message. Tous les candidats sont officiels. Et j'ai reçu à ce jour sept candidatures venant d'horizons divers. Et c'est la première fois que nous recevons autant de postulants, au cursus avéré, de nationalités différentes, venant de grands pays de football comme le Brésil, la Hollande, la France, l'Italie et même le Maroc. J'ai ainsi reçu ce matin (hier, vendredi, NDR), les envoyés de (Giovanni) Trappatoni. C'est intéressant, mais il y a des conditions un peu difficiles. Il dit qu'il ne peut pas venir seul. Il vient avec quatre techniciens. Ils seront cinq parce qu'il veut s'occuper de l'ensemble du football, de la formation à l'équipe nationale. Il veut exporter l'école italienne ici au Sénégal et il ne peut pas le faire seul. Jusqu'à L’entraîneur des gardiens, il veut l'emmener. C'est difficile de nous orienter dans cette direction. Nous sommes là pour discuter uniquement du sélectionneur national. Encore qu'il faut en discuter avec la Fédé, le président de la République pour voir si on a les moyens de prendre une équipe sur deux, trois, quatre ans, pour qu'elle sillonne l'ensemble du pays et nous fasse un travail. Mais, cela c'est déjà le travail du directeur technique national. Apparemment, il ne veut pas venir seul. Et les autres ? J'ai reçu (Alain) Perrin... Tous les autres, à l'exception de Tosi, sont prêts à venir aux conditions qui avoisinent celles de (Bruno) Metsu et de Guy (Stephan). Il faut dire que Guy était plus cher que Metsu... La Fédération a également  reçu des candidatures. On va se mettre autour d’une table pour discuter intelligemment. Et puis voilà, on aura un bon entraîneur avec des techniciens sénégalais autour. Parce que l’option semble être étrangère. Les journalistes veulent un entraîneur étranger, n’est-ce pas le cas ? (Rires) Moi, je veux un bon entraîneur. Il y a la mondialisation du sport. Il faut seulement faire référence à la compétence, pas à la nationalité. Nous-mêmes, sommes en train de crier sur les toits pour dénoncer le racisme, la ségrégation au niveau des stades européens par rapport à nos joueurs. Nous sommes donc mal placés pour restreindre notre champ sportif, nos responsabilités à nos nationaux. C’est la compétence qui est le seul critère acceptable aujourd’hui dans le monde du sport. Seulement, comme on me demande de signer et de payer, j'aurai un droit de regard sur le profil et le choix de celui que je vais payer. Pour le paiement des entraîneurs étrangers, partout dans le monde, il y a un barème pour les expatriés, dans tous les domaines de compétences (...) Malheureusement, Lamine Ndiaye n’a pas mis ses prétentions salariales. Peut-être qu’il attend d’être consulté pour donner la suite? Le dépôt des candidatures se fera jusqu’à ce que la réunion avec la Fédé soit décidée. On peut toujours examiner les candidatures. Toujours est-il qu'avant fin avril, on connaîtra le nom du sélectionneur national.

Walfadjri : Choix du Directeur technique national

Daouda Faye : Je ne suis contre personne. Et je ne bloque rien du tout. La fédération m'a envoyé deux demandes de postulants par ordre, avec avis et annotations. J'ai pris acte des candidatures et j'ai envoyé? un questionnaire aux deux candidats pour leur demander de me spécifier les grands axes sur lesquels ils veulent travailler, leurs collaborateurs éventuels, les objectifs qu'ils se sont fixés et leur ambition pour notre football. Le moment venu, s'ils répondent à ce questionnaire, une concertation avec la fédération permettra de qualifier le bon profil et de faire le choix qu'il faut.

Walfadjri : Implication du Dtn dans le choix du sélectionneur

Daouda Faye : Je connais le profil (du directeur technique national), tout le monde le connaît, nous sommes tous des sportifs. S'il est nommé avant que ne soit choisi le sélectionneur national, il donnera son avis. S'il ne l'a pas été d'ici là, les gens qui sont là diront leur avis... C'est un principe. En fait, le directeur technique a un travail d'équipe qui est plus qu'un travail d'organisation et de répartition des rôles au niveau de la direction technique nationale. Mais ce n'est pas un rôle purement de pratique, c'est dans la conception, le choix des hommes et des méthodes. Et il faut maintenant qu'on sente sur le terrain le travail de la direction technique. S'il est là, il aura son mot à dire, comme moi, la Fédération, comme les autres. Le mot à dire n'est pas le choix, parce que comme vous le dites, on a l'impression que le directeur technique va dire que monsieur untel, vous le prenez. Non ce n'est pas comme cela. Il doit parler du profil de l'entraîneur. Mais s'il dit qu'il doit être de telle nationalité, on ne l'écoutera même pas, parce que la nationalité ne compte pas, c'est la compétence. Il y a beaucoup de matières aussi dans les clubs, dans les équipes nationales juniors, les équipes olympiques. On a plusieurs équipes, on a vraiment des champs d'application de leur connaissance au plan local. De mon point de vue, il faut que la Fédération commence à penser à une équipe nationale locale senior. Parce qu'au rythme où on va, les clubs européens risquent de nous imposer des remboursements de certaines sommes pour prendre leurs joueurs, sommes que nous ne pourrons pas satisfaire. Quand j'ai lu Blatter, il semblait être d'accord avec les clubs, pour dire qu'ils doivent être dédommagés quand on leur prend leurs joueurs. Imaginez une équipe comme le Sénégal avec vingt joueurs, s'il faut dédommager les clubs, cela nous coûtera des milliards. C'est pourquoi aujourd'hui, parallèlement à l'équipe A, il faut avoir une équipe locale nationale qui fait des compétitions dans la sous région, comme c'est le cas avec l'équipe olympique, les équipes espoirs, juniors, etc., qui nous ont quand même valu des satisfactions. Nous avons de bons techniciens à ce niveau. Mais la Can, la Coupe du monde, c'est autre chose, c'est un milieu auquel il faudra vraiment s'habituer, ce n'est pas seulement technique.

Walfadjri : Traitement différencié des sélectionneurs nationaux et étrangers

Daouda Faye : C’est valable dans tous les Etats et dans tous les secteurs. Vous avez un médecin expatrié qui vient ici, il touche plus qu’un médecin local. C’est comme cela. On appelle cela des expatriations. Maintenant, pour les arriérés de salaires, je pense qu’il faut poser la question à la Fédération. Le contrat de (Abdoulaye) Sarr et (Amara) Traoré, c’était un contrat de 750 000 francs Cfa avec la Fédération. Quand ils ont eu quelques problèmes, nous avons avancé de l’argent pour leur permettre de payer les arriérés de salaire. Cela a été régularisé. Aujourd’hui, tout est réglé, il n’a pas d’arriérés de salaire.

Walfadjri : Match amical Sénégal-Marseille

Daouda Faye : J’ai vu qu'il y a des matches en perspective. Par contre, celui contre l'Olympique de Marseille n'est pas à mon goût. Je ne suis pas pour que notre équipe nationale joue contre un club. Je suis contre, sauf dans des cas d'entraînement, mais pas dans des matches; surtout pas à Dakar. Nous, nous sommes l'équipe nationale du Sénégal. Nous avons battu la France. Nous n'allons pas jouer contre un club. Maintenant, ils font ce qu'ils veulent.

Walfadjri : Organisation de la Can 2010

Daouda Faye : Le pays qui abritera la Can 2010 n'est pas encore décidé. C'est Faouzi Mahzoub qui dit ce qu'il veut, avec un titre d'ancien quelque chose. Nous, nous allons demander à la Fédération, à l'image du basket, de piloter ce dossier. On a déjà tout préparé. On va transmettre le dossier à la Fédé pour qu'elle se batte. Pour gagner ? Il y a les infrastructures qu'il faut réhabiliter, construire. Egalement le résultat positif de l'organisation de la Can 92. Cela ne suffit. Il faut un lobbying. Quand je pense que la Libye est candidate, le Nigeria... Il faudra que la Fédération se batte avec l'Etat à ses côtés. Je ne pense pas que cela soit possible que le Nigeria qui a co-organisé en 2000, puisse être désigné devant nous.

Walfadjri : Un bureau des expatriés ?

Daouda Faye : En pensant aux Sénégalais de l'extérieur, nous allons ouvrir, en Europe et précisément à Paris, un centre et un bureau chargé de la détection et de la promotion des jeunes talents de l'extérieur, mais aussi de la coordination des compétitions internationales. Les équipes nationales sont composées de joueurs expatriés et les entraîneurs sont tout le temps en Europe pour les suivre. Nous allons donc mettre un bureau pour mieux gérer nos internationaux de l'extérieur, dans toutes les disciplines. Cette tâche sera confiée à des fonctionnaires sénégalais. Ce sera l'affaire de l'Etat.

Walfadjri : Centre technique

Daouda Faye : C'est du domaine exclusif de la Fédération. Nous autres, nous nous limitons à appuyer. Ainsi, l'Etat a déjà donné un terrain. Ensuite, l'Etat a donné son accord pour participer à hauteur de 140 millions, c'est-à-dire à peu près 30, 50, 55 %. Les lenteurs administratives ont fait que nous n'avons pas pu respecter nos engagements à temps. Par contre, nous avons dit qu'il fallait signer et commencer. Nous allons participer à la deuxième phase parce qu'ils ont décidé de faire cela en deux phases. La première phase qui démarre avec l'argent de la Fifa et une participation de la Fédé à hauteur de sa subvention de 2007 ou 2006, je ne sais plus, et puis l'Etat qui participe à la deuxième phase. Mais nous pouvons participer dès maintenant, en nous engageant à payer des écoles dans le cadre du Bci. C'est possible, jusqu'à hauteur de 140 millions. Et j'ai demandé au Sage de voir avec la Fédé. Quand j'ai reçu Kablan de la Fifa, il était d'accord. Il m'a dit qu'il n'y a pas de problème si nous nous engageons à payer des écoles jusqu'à hauteur de 140 millions. Nous avons écrit au ministère de l'Economie et des Finances en donnant le compte de la Fifa pour demander un virement. Mais si ça tarde, nous allons faire une correspondance pour prendre en charge les premiers décomptes jusqu'à hauteur de 140 millions à titre de notre participation à l'opération.

Walfadjri : Monsieur Football au département

Daouda Faye : Qu’est-ce que vous pensez de cette idée ? Monsieur Football, c’est moi. Monsieur Basket, Karaté, Judo, etc. Dans le département ministériel, il y a des conseillers techniques. Et chaque conseiller technique a une fonction un peu plus appuyée vers une discipline. C’est comme cela que fonctionne l’idée de Monsieur Football. Actuellement, il existe, mais je ne l’ai pas dit. Il y a quelqu’un qui s’occupe particulièrement des problèmes de football. Il y a quelqu’un qui s’occupe des navétanes. Chez nous, dés qu’une Fédération entre, elle est accompagnée d'une personne qui s’occupe de cette discipline. Le directeur des Sports a, dans ses services, des conseillers qui ont une certaine spécialisation dans le traitement des dossiers. Donc, le Monsieur football est là comme le Monsieur Karaté.

Walfadjri : Réorganisation du football

Daouda Faye : On est obligé de réorganiser le football. Si j’avais l’argent et d’accord avec la Fédé, je ne serai pas contre l’idée de (Govanni) Trappatoni. Il faut faire des ruptures. Et on va y arriver avec la réforme. Il faut qu’on n'ait pas peur de l’adversité, des compétences. Il faut aussi qu’on s’intéresse aux Sénégalais de l’intérieur du pays. Il faut qu’on accepte de travailler pour ces Sénégalais, par la prise en charge de toutes les autres disciplines.

Walfadjri : La réforme

Daouda Faye : Elle n'est pas enterrée. Seulement, il faut comprendre que ce n'est pas une petite affaire. On ne peut pas faire une réforme sans qu'au préalable, on ne définisse avec les parties concernées, les objectifs et les orientations. Il y avait un projet de réforme en chantier qui regroupait plusieurs projets de réforme dont celui que j'avais initié en 1994 et que j'ai déposé au ministère en 1996, qui est la base du projet qui était en place avant mon arrivée au ministère. Il est plus judicieux d'attendre, le Conseil national des sports. Nous allons avec la Fédération de football et les collectivités locales, essayer de mettre en place une réforme. Nous voulons, dans le cadre de cette réforme, que les collectivités locales soient impliquées. Ne serait-ce que pour l'appui aux sportifs locaux pour la prise en charge des infrastructures locales et le développement du sport d'une manière générale dans les localités. Jusqu'ici, nous avons négligé le travail à la base. Ce n'est pas le travail des Fédérations, mais celui du ministère chargé des Sports. Mon prédécesseur avait commencé. Nous allons continuer parce qu'en matière de sport, cela change. Cela bouge d'une année à l'autre. Il y a des mutations, des recommandations, de nouvelles générations qui arrivent et qui ont leurs exigences. Il faut attendre tout cela pour pouvoir véritablement sortir une réforme acceptée par toutes les parties.

Walfadjri : Infrastructures

Daouda Faye : Les clubs qui forment le football d'élite et qui vont représenter le Sénégal devront jouer sur du gazon. On ne peut pas faire un championnat d'élite sur du sable. D'ailleurs, le Sénégal a mis en place un programme d'investissement sur les infrastructures sportives appelé Programme d'équipement en direction de la Can 2010 et qui tourne autour de 11 milliards francs Cfa, sur trois ans. Et le chef de l'Etat a décidé (jeudi), la poursuite des travaux des chantiers de Thiès. Dans ce cadre, les infrastructures sportives vont être terminées, notamment l'hippodrome, le terrain multifonctionnel qui sert pour le basket, etc. Sans parler des onze stades que le chef de l'Etat a négociés et signés avec la Chine. Des stades de 40 000 places dans toutes les régions et un de 100 000 places à Dakar. Ce stade pourrait se situer entre Rufisque et la zone de Keur Massar, vers Mbao. On n'a plus de place à Dakar pour ce stade.

Walfadjri : Budget des compétitions internationales

Daouda Faye : Nous aimons bien le football, le basket, mais ce n’est pas une raison pour qu’on mette tout dans ces disciplines. Jeudi, vous avez eu l’occasion de voir le directeur de cabinet, le directeur de la Haute compétition et le Sage parler de ce j’appellerai la répartition du budget des compétitions internationales, communément appelée arbitrage. C’est une manière de dire que nous pouvons assister les Fédérations dans telle et telle compétition parce qu il faut qu’on sache que les compétitions internationales sont du ressort des Fédérations avec l’appui de l’Etat. On n’a pas fonctionnarisé le sport. Les pratiquants de sport ne sont pas des fonctionnaires au point qu’on puisse dire : l’état n’a pas donné, l’état nous a empêché de partir. Tous ceux qui veulent partir, peuvent partir s’ils en ont les moyens. Mais l’état a le droit de dire : voilà ce que je peux et ce que je veux. L’état peut appuyer en tenant compte des critères de performances d’abord. Si nous participons à une compétition internationale, c’est pour espérer être sur un podium ou être quatrième. En tous les cas, refuser d’être ridicule. Mais, participer pour participer, au niveau mondial, on peut l’accepter parce que c’est un entraînement en direction des coupes d’Afrique. C’est la raison pour laquelle, nous avons accepté d’accompagner le basket au Mondial. Mais, il faut reconnaître qu’au Mondial, nous n’avons pas d’objectif. Notre objectif en basket, c’est la reconquête de la Coupe d’Afrique, aussi bien en garçons qu’en filles. Nous devons appuyer raisonnablement la compétition mondiale et nous préparer à la compétition africaine pour reconquérir ces titres qui sont pour nous des objectifs. On ne peut pas financer deux coupes du monde et une coupe d’Afrique. Maintenant, si la Fédération a les moyens de faire (pour participer au championnat d’Afrique des 20 ans et moins à Maputo), nous sommes d’accord. Mais, nous ne pensons pas que c’est raisonnable de laisser les autres disciplines et faire participer le basket à trois compétitions, dont deux au niveau mondial.

Walfadjri : Baisse du budget des compétitions internationales

Daouda Faye : Les journalistes se sont trompés de bonne foi. Le directeur de cabinet et ses collègues n’ont pas jugé utile de revenir sur la Can qui fait partie des compétitions internationales et qui a coûté 1 milliard 150 millions francs Cfa dans le budget de 2006. Il faut ajouter cela aux 1,4 milliards de francs Cfa. Par conséquent, uniquement pour les compétitions internationales, l’Etat a dégagé, pour 2006, un budget de 2,30 milliards de francs Cfa. Par rapport à l’année dernière, il y a eu une augmentation sur les compétitions internationales, de près d’un milliard de francs Cfa, soit quinze fois le budget de 1999 qui était de 140 394 millions francs Cfa et une augmentation de près de 1 500 %. J’ai vu le commentaire du vice-président du Cnoss par rapport au budget général. Il y a les Plans de relance qui se chiffrent à 671 millions francs Cfa. Le Fonds d’appui au sport de base est de 90 millions francs Cfa. Ce qui a été communiqué à l’arbitrage, c’est le solde du budget des compétitions internationales, après la Can, en dehors des Jeux mondiaux et continentaux, des plans des Fonds de relance qui sont disponibles et qui seront utilisés par les différentes fédérations. C’est bon à préciser.  Maintenant la répartition est faite et tout le monde sait ce que l’état peut mettre à la disposition des Fédérations pour les aider dans les disciplines. Si des Fédérations jugent utiles de faire participer certaines catégories en y mettant un peu d’argent, nous sommes disposés à les accompagner.

Walfadjri : Le retard de l’arbitrage

Daouda Faye : Il est préférable pour nous de donner des indications et laisser la possibilité aux Fédérations de soulever des problèmes ponctuels et d’en discuter. Nous ne sommes pas fermés. Ce n’est pas à nous dire : vous ne faites pas ça. Nous leur disons : nous vous accompagnons pour ces compétitions. S’il y a d’autres compétitions auxquelles vous souhaitez participer, il vous est loisible de le faire. Nous verrons en ce moment comment vous appuyez. Ce n’est pas une bonne chose d’annoncer des chiffres, de discuter. J’étais même contre. Je n’étais pas favorable à cet arbitrage public. J’aurais préféré recevoir la presse et leur dire voilà ce que nous allons faire pour appuyer les Fédérations. C’est la loi de la démocratie qui a prévalu. J’étais mis en minorité au cabinet, alors j’ai dit ok. Je suis un démocrate. Le retard ? Le budget sera mis en place en avril. Avant, peut-être, on anticipait. Mais personnellement, tant que les arrêtés ne sont pas signés, les gérants nommés, dés que vous dites que l’arbitrage est fait, les gens se pointent pour dire où est l’argent. Il vaut mieux attendre que tout soit disponible pour pouvoir se prononcer. On n’a pas attendu quand même. C’est dans ce cadre que nous avons financé la Coupe d’Afrique 2006.

Walfadjri : Organisation de la Can 2007 de basket

 Daouda Faye : Il n’y a pas de problèmes pour le début des travaux concernant l’organisation de la Coupe d’Afrique féminine de basket, en 2007. On fera face. On a un programme pour Demba Diop. Le stadium de Thiès sera terminé dans le cadre de la décision du Chef de l’état de terminer les travaux de Thiés. Avec Dakar, Thiés sera chargé d’accueillir les compétitions. Pour le stadium Marius Ndiaye, soit on répare, soit on construit un nouveau stade. On est en train de réfléchir sur ce qui est plus rentable pour nous. En tous les cas, pour la réfection, on a un budget de 650 millions francs Cfa disponibles. La rencontre avec les responsables de la Fédération se fera après leur Assemblée générale parce qu’ils doivent renouveler leur structure. Nous allons nous réunir et à partir de là discuter sur l’installation du comité d’organisation de la Can 2007.

Walfadjri : Fédération de lutte

Daouda Faye : Ecoutez, le Comité national de gestion (Cng), c'est une fédération. La tenue du Conseil national du sport va nous permettre d'ailleurs de repréciser certaines appellations et donner à certaines fédérations des agréments comme cela se fait un peu partout en Europe. Concernant la lutte sénégalaise, nous avons beaucoup de satisfactions avec nos lutteurs qui représentent dignement notre pays à chacune de leurs sorties en compétition internationale. Quand ils (les lutteurs) sont arrivés, pour la première fois, après avoir gagné la coupe d’Afrique, j’étais à la descente d’avion pour les accueillir. La deuxième fois, je n’étais au Sénégal, le directeur de la Haute compétition est allé les accueillir. Nous avions prévu de donner des récompenses aux lutteurs. Mais nous préférons le faire de manière solennelle. Le ministère ne traîne pas. Il n’est pas partant pour traîner. Nous travaillons avec les Fédérations. La Fédération nous a saisi. J’ai reçu le président du Cng. Je lui ai dit que nous avons pris des dispositions pour récompenser les lutteurs. Seulement, le calendrier du président de la République n’a pas permis qu’on les reçoive. En effet, le chef de l'Etat a prévu de recevoir personnellement les lutteurs en qui il a beaucoup d'estime. La semaine dernière, on avait fixé l’audience, mais on n'a pas pu me joindre pour m’en parler parce que j’étais à Touba. Comme mon portable était fermé, on n’a pas pu me joindre. C’est le lendemain du magal de Touba qu’on devait recevoir les lutteurs. Mais ce n’est que partie remise. Le président de la République veut les recevoir pour qu’ils discutent. Ce retard est donc dû tout simplement à une harmonisation sur la date. Tout est en place. Seulement, nous voulons recevoir en même temps tous les 255 sportifs médaillés pour les honorer.

Walfadjri : Arène nationale

Daouda Faye : Pour la construction de l'arène nationale, un site avait été trouvé, mais certains ont pensé que l'emplacement n'était pas adapté. C'est pourquoi nous sommes en étroite collaboration avec les responsables pour localiser un autre terrain pouvant abriter l'arène nationale. Nous avons réglé en partie le problème de la lutte en ouvrant tous les stades du Sénégal à la lutte. Si on construit une arène à Dakar, les gens de Saint-Louis qui vont organiser un spectacle, qu’est-ce qu’ils vont faire ? Ce sont les journalistes qui disent que le ministère des Sports est là que pour le football. La preuve, depuis qu’on est là, on ne parle que de football. L'autre aspect, c'est de penser aux régions qui, dans le cadre de la décentralisation qui est l'affaire du Cng de lutte, doivent disposer d'arènes régionales pour accueillir des combats d'envergure. Et sur ce plan d'ailleurs, nous venons de construire trois arènes régionales et entendons poursuivre cette politique de réalisation d'infrastructures sportives sur l'ensemble du territoire national.

Walfadjri : Conseil national des sports

Daouda Faye : C’est une exigence de la loi sénégalaise qui dit que le Conseil national des sports et les Conseils régionaux des sports doivent se tenir, au moins, tous les ans. Mais depuis 25 ans, cet organe de régulation ne s'est pas réuni. C'est ça qui est à l'origine du manque de communication et qui laisse apparaître des divergences dans la conception du sport en général. Or ces assises du sport sénégalais sont une exigence de la nation. Pour le ministère des Sports, il s'agira, au cours de ce forum, de revisiter les grands principes de la charte du sport, les décrets et arrêtés de 1966, de redéfinir les grands axes devant nous permettre d'avoir une feuille de route lisible et cohérente, un tableau de bord sur notre politique nationale en matière de sport dans les cinq à dix années à venir. C'est pourquoi la tenue de ce forum national du sport sénégalais est d'une grande importance. Elle va nous permettre de nous remettre en cause et de nous réajuster. Au cours de ce Conseil national, toutes les fédérations et le département des Sports devront réfléchir sur les problèmes d'orientation, d'organisation, de modernisation et d'adaptation de nos disciplines sportives au contexte de la mondialisation du sport. Nous discuterons du toilettage des textes pour l'ensemble des associations sportives nationales de notre pays, en conformité avec les textes, règlements et lois de notre pays. Et sur ce plan, nous rejoignons la Fifa et le Cio qui demandent aux fédérations sportives nationales affiliées à leurs instances respectives, de se conformer aux lois et règlements de leurs pays. Il s'agira aussi de trouver des mécanismes de financement et de réorientation de nos objectifs. C'est de tout cela que nous allons parler avec l'ensemble du mouvement associatif national, les 19 et 20 avril prochain. Ce sera un cadre de concertation pour trouver les solutions idoines et de développement de notre sport national. Je ne peux pas donner de garanties quant au respect des recommandations qui seront prises. S’ils me disent qu’il faut tuer le sport, là, je dis non. Cela ne risque pas d’arriver parce que nous serons là et nous allons discuter avec des arguments. En tous les cas, les conclusions qui en seront issues, seront des décisions que nous allons soumettre à l’autorité pour légiférer et prendre en compte les préoccupations du mouvement associatif.

Walfadjri : Les textes du Cnoss

Daouda Faye : Il faut que les Fédérations arrêtent cette manie de vouloir changer des textes juste avant les assemblées générales pour les appliquer immédiatement. Ce n'est pas bon. Cela cache beaucoup de choses. Il faut que cela soit démocratique, clair et qu'on n'essaie pas de régler des comptes. J'ai simplement dit au Cnoss, puisque vous venez de voter vos textes, il faut nous les envoyer pour qu'on fasse les observations avant de les transmettre au ministère de l'Intérieur. C'est seulement après que c'est applicable. Si vous ne faites pas cela, vous ne pouvez pas les appliquer. S'ils l'appliquent, je ne travaillerai pas avec eux. Mon candidat au Cnoss sera le meilleur parce que ce sera celui qui va gagner.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email