Distingué par l'Ufoa et ignoré au Sénégal : Bocandé crache le feu sur le Lion d’or

Pour services rendus au football africain, l’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal, Jules François Bocandé recevra, le 25 juillet prochain, une distinction de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (Ufoa). Déçu de n’avoir jamais été honoré chez lui au Sénégal, l’actuel coordinateur et chargé de mission de la ‘tanière’ de cracher le feu sur le Lion d’or sénégalais.

‘Nul n’est prophète chez soi’. Cette maxime sied bien à l’ancien attaquant sénégalais, Jules François Bocandé. Jamais honoré dans son propre pays (Sénégal), l’ancien attaquant-vedette et capitaine de l’équipe nationale du Sénégal recevra, le 25 juillet prochain, une distinction de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (Ufoa). Pour avoir ‘noblement’ servi le football africain.

Formé au Casa Sports de Ziguinchor, club avec lequel il a remporté la coupe du Sénégal en 1979, Jules Bocandé remportera sept ans plus tard (1986), le titre de meilleur buteur du championnat de France avec le Fc Metz. Une première pour un noir africain. La même année, après dix-sept ans d’absence en Coupe d’Afrique des nations (Can), Bocandé fait revenir le Sénégal à la grande fête du football continental (Caire 86). Une Can fortement marquée par l’équipe du Sénégal qui réussira la prouesse de battre le pays organisateur (Egypte) en match d’ouverture (1-0). Cette grande équipe du Sénégal était bien amenée par Jules François Bocandé, jadis craint par toutes les défenses des nations africaines.

‘Bocandé mérite largement cette distinction pour avoir dignement servi le football de son pays et celui du continent africain qu’il a bien représenté dans les différents championnats européens dans les années 80-90’, témoigne son ancien coéquipier, Joseph Koto. Après le Fc Metz, Bocandé a brillamment défendu les couleurs du Paris-Saint-Germain, de Nice, du Rc Lens.

Joint hier par téléphone, Bocandé qui assure le rôle de coordinateur et de chargé de mission dans l’encadrement technique des ‘Lions’ ; se félicite d’être honoré par une institution sous-régionale. ‘Je suis vraiment honoré par cette distinction. Parce que c’est arrivé à un moment où je m’attendais le moins à cela’, confie l’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal. Le meilleur buteur du championnat de France 1986 se dit juste déçu de n’avoir jamais été honoré ni invité à prendre par à la cérémonie du Lion d’or annuellement organisée, depuis une dizaine d’années, pour primer les meilleurs sportifs sénégalais. ‘Cette distinction m’est faite au moment où je suis totalement ignoré par le Lion d’or qui ne m’a jamais invité à sa cérémonie. Je ne sais pas si c’est par jalousie ou méchanceté, mais les gens n’ont jamais pensé à moi’, s’offusque-t-il. Pourtant, Jules François Bocandé rappelle qu’il n’a cessé de crever l’écran pendant plus d’une dizaine d’années. Une période qui a bien coïncidé avec les débuts de la cérémonie de gala du Lion d’or sénégalais.

Jules François Bocandé recevra sa distinction à Lagos (capitale du Nigeria) à l’occasion de la première réunion du nouveau bureau de l’Ufoa. L’institution ouest-africaine qui regroupe seize pays membres, va tenir sa première réunion depuis la prise de fonction de son nouveau président, le Nigérian Amos Adamu, à Lagos le 25 juillet prochain. Le Nigérian a succédé au président de la Fédération ivoirienne de football (Fif), Jacques Anouma. Après une crise en avril 2007 qui avait scindé l’organisation sous-régionale en deux parties, une dirigée par le Nigérian et l’autre par l’Ivoirien, les deux dirigeants se sont réconciliés grâce à une médiation de la Confédération africaine de football (Caf). Anouma avait poursuivi son mandat jusqu’en avril 2008, avant de passer le témoin au responsable nigérian, dont le camp avait accusé son prédécesseur d’avoir plongé l’union dans la léthargie.