Six mois sans salaire, le ministère et le comité de normalisation se renvoient la balle. Quant à Jules Bocandé, il affiche son amertume. «Cela me fait très mal. Cela me désole. C’est triste. J’entends des Sénégalais dire «danu ko wara dello njukkël» (la reconnaissance). C’est vrai que cela me touche». Aux gens qui oublient qui il est, l’ancien capitaine des Lions leur rafraîchit la mémoire. «J’ai été l’un des meilleurs joueurs sénégalais et africains, soulier d’or en France. Je fais partie des trois meilleurs soulier d’or d’Europe. Je sais qui je suis. Quand je passe, on me reconnaît. C’est quelque chose. Mais quand je vois des gens essayer de me mettre des bâtons dans les roues, qui te font la guerre. Je ne comprends pas. J’ai, certes, raté un penalty au Caire, je n’ai pas gagné de coupe d’Afrique. Mais, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même. J’ai sacrifié ma carrière pour mon pays. J’ai pris des risques énormes. D’autres l’ont fait, ils ont été virés. Un gars comme Christophe Sagna l’a fait ça lui a coûté sa carrière. Moi à l’époque, j’étais star à Metz, parce que je marquais des buts. J’en ai souffert, mon salaire était toujours coupé et j’ai perdu beaucoup de millions pendant un an. On dit qu’il faut rendre à César ce qui est à César, moi je dirais : il faut rendre à Jules ce qui est à Jules».
Ces précisions faites, Bocandé apporte un démenti cinglant à Bacar Dia. «Mon contrat qui se trouve au ministère des sports a été signé par le président de la Fédération de l’époque Mbaye Ndoye, par le ministre des sports de l’époque El Hadji Daouda Faye Vava et par l’ancien Premier ministre Macky Sall. On ne peut pas avoir un contrat aussi valable. On ne signe pas un contrat avec l’Etat. On signe avec la Fédération et c’est l’Etat qui paie. Il faut éviter les jeux de mots». «C’est le ministère qui m’a toujours payé. El Hadji Daouda Faye Vava l’avait toujours fait, Issa Mbaye Samb l’avait fait, il n’y a jamais eu de problèmes. Abdoulaye Diop avait viré mon salaire au ministère des sports. Il faut poser la question à Daouda Faye. C’est Diabakhaté (l’ex-sage du ministère des sports) qui me payait tous les mois. Il n’y a jamais eu de problèmes. Quand je vois dans les journaux le ministre dire que je n’ai pas de contrat, cela me fait marrer. On oublie que j’ai l’habitude de signer des contrats».
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