ÉLIGIBILITÉ DANS LES INSTANCES DIRIGEANTES - L’arrêté de Vava qui va mettre des dirigeants à la porte

Les personnes ayant maille à partir avec la justice et les membres actifs n’ayant pas adhéré à l’association depuis plus de six mois au jour des élections ne sont plus éligibles. Ainsi en a décidé le ministre des Sports El Hadji Daouda Faye via un arrêté. Lequel, n’est ni plus ni moins qu’un moyen de «viser certaines personnes», selon le secrétaire administratif de la fédération sénégalaise de football, Doudou Sène.

Un grand coup de balaie est en vue dans les instances dirigeantes du sport, notamment à la fédération sénégalaise de football. C’est du moins le constat qu’on peut faire à la lecture de l’arrêté du ministre des Sports, relatif «aux conditions d’éligibilité dans les instances dirigeantes du sport et au vote par procuration». L’arrêté, dont nous avons copie, découle, selon le ministre des Sports, «des recommandations du 9e conseil national du sport des 19 et 20 avril 2006». Ainsi, pour être éligible il faut «être un membre actif ayant adhéré à l’association depuis plus de six mois au jour de l’élection» et «s’être acquitté des cotisations statutaires échues», dit l’arrêté en son article 1 alinéas 2 et 3. Une manière, selon le secrétaire administratif de la fédération sénégalaise de football, Doudou Sène, de «sacrifier des personnes qui le dérangent, même s’ils sont des hommes de qualité. C’est notamment le cas de Badara Mamaya Sène le représentant des arbitres, Cheikh Seck issu de l’association des anciens internationaux, Joe Diop président des entraîneurs et éducateurs de football et le professeur Fallou Cissé». Ces derniers sont issus d’associations non affiliées à la fédération. Ce qui, d’ailleurs, avait fait l’objet d’une interrogation de Vava. Autre pomme de discorde entre les fédéraux et le ministre : la décision de ce dernier de déclarer non éligible toute personne ayant maille à partir avec la justice. Car pour être président d’une association, il faut, en plus d’être «de nationalité sénégalaise», «jouir de ses droits civiques», «ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires», et être «reconnu de bonne moralité». «Le droit sénégalais vient de s’enrichir d’un nouveau vocable : la présomption de culpabilité», s’indigne Doudou Sène. A en croire le secrétaire administratif de la fédération sénégalaise de football, le ministre ou toute autre personne peut à l’approche des élections, empêcher un candidat de se présenter en le traînant en justice pour des raisons quelconques. Mieux, «cette mesure, estime Doudou Sène, vise des personnes» notamment toutes les personnes citées dans l’affaire des fonds du mondial 2002 dont le dossier est toujours en instance. «C’est regrettable, on s’est donné du temps pour viser des personnes», se désole le secrétaire administratif de la fédération, faisant allusion au report de l’assemblée générale, sur proposition du Premier ministre, qui devait se tenir le 30 septembre dernier. Par rapport au vote par procuration, le «mandataire, selon l’article 2 de l’arrêté doit obligatoirement être éligible (et) ne peut disposer au plus, que de deux procurations légalisées». Comme pour siffler la fin, Vava affirme : «sont abrogées toutes dispositions contraires au présent arrêté». Arrêt qui «prend effet à compter de la date de signature (et qui) sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera», note l’article 4.