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RETRAITE - Malgré une sortie ratée : Zidane, une étoile pour toujours

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RETRAITE - Malgré une sortie ratée : Zidane, une étoile pour toujours

Zinédine Zidane a achevé hier soir sa carrière de footballeur par un chef d’œuvre. Et un mauvais geste indigne de son rang qui lui a valu une expulsion.

Zinédine Zidane n’est plus un joueur de football, il est désormais un joueur qui appartient à la légende, malgré une finale ternie par un geste de folie et une exclusion, hier contre une Italie qui l’a privé d’adieux en apothéose et d’une deuxième étoile de champion du monde (1-1 a.p., 5 tab à 3).

La carrière de "Zizou" s’est donc terminée à Berlin, là où il rêvait d’en finir, là où le N°10 et capitaine français voulait que tout s’arrête. Mais pas de cette façon-là, tête basse rentrant au vestiaire en regardant un Materazzi auquel il venait d’asséner un coup de tête dans le torse après que celui-ci lui ai dit des mots. Lesquels ? Peu importe. Ce fut le rouge direct.

Alors «Zizou» s’éclipsa avec le maillot des Bleus sur le dos, comme il l’avait voulu, comme le symbole de son amour pour une Equipe de France qui est un peu l’histoire de sa vie, lui l’homme du 12 juillet 1998, l’homme de la première étoile tricolore.

Il aurait pu devenir l’homme du 9 juillet 2006, avec ce penalty converti à la 7e minute d’une insolente balle piquée qui heurta la barre avant de rentrer. Mais le sort -et Materazzi- en décidèrent autrement.

Pourtant livrer son tout dernier match de footballeur lors d’une finale de Coupe du monde, l’étoile Zinédine Zidane, 34 ans, n’aurait pu rêver sortie plus sublime en conclusion d’une somptueuse carrière dont le sommet fut précisément une autre finale, celle du Mondial 98. Un dernier combat pour résumer tous les autres qui a finalement mal tourné. Dire qu’en un mois en Allemagne, Zidane aura revisité les plus belles pages de sa vie de footballeur.

Il aura mis en vacances la prétentieuse Espagne, son pays d’adoption depuis 2001, qui voulait le mettre à la retraite. Il aura ébloui une dernière fois le monde par une prestation magique face au Brésil, pays aux «cinq étoiles» qui lui doit ses deux dernières défaites en Coupe du monde. Il aura réussi un penalty décisif contre le Portugal, comme il y a six ans lors de l’Euro 2000 où il avait alors livré son match le plus complet.

Et le voilà, qui vient de jouer ses… 110 dernières minutes, face à cette Italie où, sous le maillot de la Juventus, il s’est fait un nom hors de France. «J’ai passé là-bas un palier que je n’aurais jamais franchi ailleurs», avait-il avoué en avril 2005 à L’Equipe magazine.

Pour une finale en guise d’épilogue, un moment dont rêvent tant de joueurs et que lui aura vécu deux fois. De manière bien différente.

Le 12 juillet 1998, Zidane, en propulsant la France vers son premier titre de championne du monde, était définitivement entré dans la catégorie de ceux qui font basculer les grands matches. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est cette année-là qu’il a remporté son seul Ballon d’or.

Hier, il a dit adieu au ballon sans avoir réussi son pari fou : faire revivre à la France entière les frissons de 1998 en chassant ceux de 2002. Un pari osé et difficile qu’il s’était donné en se basant sur une force de caractère et de détermination du joueur qu’il est et à qui il fut souvent reproché de ne pas être hors du terrain le leader qu’il était dans le jeu. Depuis son retour en sélection, à l’été 2005, même cela aura changé. La dernière touche au portrait d’un joueur hors normes.

Rien ne semblait pourtant prédestiner le timide “Yazid”, né d’un père kabyle dans les quartiers nord de Marseille, à un tel destin. S’il manie bien la balle, il n’a pas tout à fait le physique à la hauteur. Son éternel point faible, a-t-il parfois reconnu, d’autant qu’une thalassémie bénigne, une maladie génétique, le fatigue naturellement.

Mais plusieurs hommes vont croire en lui et accompagner son éclosion. Jean Varraud, son “père spirituel”, qui le fait venir au centre de formation de Cannes, où il découvre la 1re division à 16 ans, en 1989. Rolland Courbis, son entraîneur à Bordeaux, qui le fait grandir tranquillement.

Aimé Jacquet, ensuite, qui lui offre sa première sélection - et quelle sélection !, avec deux buts face à la République tchèque à Bordeaux le 17 août 1994 - et décide de reconstruire les Bleus autour de lui. A l’Euro 96, Zidane est déjà le meneur de jeu alors que Cantona reste à la maison.

DEPART POUR L’ETRANGER

Zidane rejoint la Juventus Turin juste après cet Euro, quelques semaines après avoir disputé -et perdu- la finale de la Coupe de l’Uefa avec les Girondins aux côtés de ses amis Dugarry et Lizarazu.

La «Juve» découvre un joueur de classe, mais Zidane reste encore un magnifique perdant, battu en finale de Ligue des Champions en 1997 et en 1998.

La finale du Mondial 98 va tout changer. Sous ce maillot de l’Equipe de France où il confesse avoir vécu ses plus beaux moments, le N°10 marque deux fois en première période. Un million de personnes scandent «Zizou, président !» sur les Champs-Elysées et le visage de Zidane devient un emblème, pour la ville de Marseille comme pour une France qui se voit multiculturelle. Zidane est devenu «Zizou» pour toujours : un symbole pour les politiques, un Français idéal pour les sondages, une icône pour les publicitaires qui raffolent de son image de bon père de famille et de ses yeux clairs.

A l’Euro 2000, le joueur atteint sa plénitude technique et l’Equipe de France remporte son deuxième trophée en deux ans. Mais Zidane ne connaît pas la même réussite à la Juventus, qui le laisse filer vers le Real Madrid en 2001 pour le plus gros transfert de l’histoire du football : 75 millions d’euros ! Madrid l’adopte et Zidane, dès la première saison, peut enfin brandir la «coupe aux grandes oreilles» en réussissant une reprise de volée d’anthologie à Glasgow face au Bayer Leverkusen, en mai 2002. Quelques jours plus tard, il rejoint les Bleus en Asie pour le Mondial et la France ne voit pas comment, avec un tel «Zizou», elle peut ne pas doubler la mise.

Et pourtant. Zidane se blesse à la cuisse gauche lors du dernier match de préparation et manque le début du tournoi. La France, victime de sa «Zidane dépendance», joue à l’envers et le retour du maître contre le Danemark n’empêche pas le désastre. Ce fiasco de 2002 laissera longtemps des marques chez «ZZ», qui, après un Euro-2004 sans flamme et l’arrivée d’un encadrement renouvelé sous l’impulsion de Raymond Domenech, dit adieu aux Bleus pour se consacrer au Real Madrid.

En Espagne, où il est orphelin de Makélélé, il ne prend toutefois plus de plaisir dans un club égaré dans sa politique «galactique» et voit les Bleus menacés de rater le Mondial. Alors Zidane, à l’été 2005, revient tel Zorro avec «Make» et Thuram pour finir une histoire et peut-être répondre à ce vœu d’Aimé Jacquet qui lui demande de «transmettre» avant de partir. Le pari est osé, mais, comme guidé par une force mystique, il y croit : non seulement il qualifie les Bleus, mais il décide, quelques semaines avant le tournoi, de faire du Mondial sa tournée d’adieux.

C’était risqué. Il a notamment tremblé dans le vestiaire de Cologne quand, suspendu pour le match décisif de poules contre le Togo, il a failli vivre une sortie indigne de lui et de sa carrière.

Mais c’est finalement, sur le terrain, aux yeux de la planète entière, mais pas ceux de son maître, Jean Varraud, décédé le 24 juin, que Zidane en a fini avec le football. Sur un carton rouge. Donnant l’impression d’une symphonie inachevée. Mais malgré cette fausse note, le football, lui, n’en aura pas fini avec «Zizou», dont le nom appartient désormais pour toujours à l’histoire du jeu.

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
    --
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