RIO2016 - Le collectif des sportifs sénégalais hausse le ton

«Après Maputo, tous les sportifs qui avaient parlé des problèmes que traverse le sport sénégalais ont été sacrifiés, certain de ces sportifs ont été privés de bourse soi-disant qu’ils sont vieux et pourtant ils étaient capables de se qualifier pour les jeux, et ils sont les meilleurs dans leurs disciplines. Ils ont du mal à comprendre qu’on ne juge pas un sportif par son âge mais plutôt par sa performance, c’est ce qui fait la beauté du sport. Les sports n’ont plus envie de voir leurs champions, championnes, se faire couper la tête parce qu’ils disent ce qui est véridique dans notre sport», écrit le Collectif des sportifs sénégalais, suite aux sorties dirigées contre un des leurs, Hortense Diédhiou que le collectif dit soutenir.

«Nous soutenons notre sœur et compatriote victime d'un acharnement parce qu’elle a osé parler. Hortense n’a pas eu tort, nous vivons dans l'amateurisme qu'on le veuille ou non et il serait temps que cela change. On ne peut pas comprendre des dirigeants incapables d'organiser un voyage qui est prévu depuis 4 ans. Le groupe a dormi à l'aéroport à "Addis-Abeba" pour aller au Brésil ; ils ont fait Dakar /Addis-Abeba/Luanda/Rio comme s’il y a pas plus simple que de faire le tour du monde. Vous ne vous rendez pas compte de la fatigue pour un sportif de haut niveau», fulmine le collectif, dans une tribune parvenue à la rédaction de Seneweb. Un texte dans lequel ils interpellent le président de la République, la Fédération sénégalaise de judo et les responsables du sport sénégalais.

«Hortance a combattu avec un kimono du Brésil parce que celui qu’on lui a fourni n’était pas dans les normes selon les organisateurs. Cela nous choque de voir le président de fédération du judo lui jeter des pierres, on peut comprendre car il cherche à sauver sa peau en sacrifiant son athlète», renchérit encore le collectif pour qui, «recevoir l’argent de sa préparation pendant la compétition, ça s'appelle de l'amateurisme cela n’existe nulle part ailleurs. Nous sommes conscients que le Sénégal est un pays pauvre mais l’organisation et la mauvaise gestion de communication n’a rien à voir avec la richesse, quelque part c’est juste de l’incompétence».

«Aujourd’hui ils ont donné 10 fois ce qu'on donne à une fédération pour un seul sportif invité aux JO, alors que la situation des fédérations est dégradante ; elles ont du mal à organiser une compétition digne de ce nom. Sur 800 millions, le ministère des Sports a pris 200 millions dans son budget. Donc il faut craindre pour les compétitions qui vont suivre… Nous saluons tous ces volontaires dans les fédérations, amoureux du sport, sans qui le sport dans notre pays serait mort», ajoute le texte.

«Il faut, poursuit le collectif, que nos dirigeants acceptent la critique et se remettent en question au lieu de s’attaquer à des champions qui ont donné leur vie au sport avant qu’ils arrivent à leurs postes et ils continuent à la donner. Aujourd’hui il y a une urgence dans le sport c’est ça le sujet qu’on devait évoquer autour d’une table, savoir comment faire pour augmenter le budget du sport, comment travailler avec les fédérations…»

Quid de l'Athlétisme sénégalais ? «Il n'a jamais été aussi catastrophique, être obligé de partir aux J.O avec des invités pour une fédération qui avait l'habitude de faire des finales et des médaillés olympiques et mondiaux, d'ailleurs c'est le cas dans tous les sportifs, faites l'expérience. Un pays qui n’a aucune politique sportive n'ira nul part, les fédérations se battent sans relâche pour préparer le sportif de demain, au même moment, certains dirigeants enterrent les «anciens» par rancœur», conclut le texte.