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SPORTS – JUDO : Les raisons d’un recul

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SPORTS – JUDO : Les raisons d’un recul

 

Aujourd’hui, les judokas sénégalais manquent terriblement de moyens ”, selon celle qui, en chahutant, dit évoluer maintenant chez les … - 86 kg. “ On voyageait beaucoup dès qu’on était international ”, se rappelle Oumar Coly qui est de la même génération et qui s’occupe actuellement du JCC. “ Or, maintenant, les compétitions sont devenues plus dures et les gosses ont moins de contacts avec le haut niveau. ” Ce qui le pousse à la conclusion que “ le judo sénégalais ne progresse pas ”. Pourtant, “ le Sénégalais est naturellement doué pour des disciplines comme le karaté, la lutte et le judo ”, ont déclaré en chœur le DTN Alassane Thioub et le président de la fédération sénégalaise de judo et disciplines assimilées (FSJDA), El Hadji Dia. Encore faudrait-il le mettre dans les conditions d’y exceller. Mais, même au niveau national, “ il n’y a pas assez de compétitions ”, se désole le DTN. “ Les clubs travaillent beaucoup, mais ce manque de compétitions ne les aide pas à beaucoup progresser ”, ajoute Thioub. “ Quand on était compétiteurs, il nous arrivait de disputer 2 épreuves en une semaine. Maintenant, c’est une fois tous les deux mois que les judokas se produisent ”, renchérit Oumar Coly qui tient à lui seul 3 dojos, à Ziguinchor, à Oussouye et à Bignona. En plus, “ son ” JCC qui a sorti la championne d’Afrique junior senior 2002, Hortense Diédhiou en est réduit “ à chercher à gauche et à droite les moyens de se déplacer, à chaque fois qu’il compte honorer un rendez-vous national ”. Heureusement que la FSJDA s’emploie par moments à donner un sérieux coup de pouce aux clubs de l’intérieur. Mais, c’est loin d’être suffisant.

En fait, les moyens, il en faut, selon le DTN du judo, pour à l’interne organiser suffisamment de compétitions afin de permettre aux combattants de s’affirmer et en même temps donner aux meilleurs la possibilité d’aller s’étalonner à ce qui se fait de mieux au plan international. “ Il faut donc que la fédération trouve des moyens supplémentaires pour accompagner le ministère des Sports qui ne saurait tout faire afin de permettre à nos combattants de disputer 4 ou 5 des compétitions majeures sur la vingtaine du circuit international ”, plaide Alassane Thioub.

Ainsi seulement, le judo sénégalais pourra reprendre sa place sur le tatami africain. “ Avant, on régnait en maîtres sur toute l’Afrique. Le judo était l’une des disciplines phare du sport sénégalais. Et seuls les pays du Maghreb arrivaient à contester notre suprématie ”, se vante El Hadji Dia, le président de la FSJDA. “ J’ai mal de constater que le judo sénégalais a perdu de son lustre d’antan. Nous étions les porte drapeau de l’Afrique noire face aux Nord Africains ”, se désole de son côté Alassane Thioub. Aujourd’hui, c’est donc de reconquête qu’il est question. On peut, de ce point de vue, faire confiance au ministre des Sports, Daouda Faye, qui, à l’ouverture du tournoi de Saint-Louis, avait réaffirmé sa décision de cheminer avec “ les dirigeants sérieux qui servent le sport au lieu de s’en servir ”. Et comme il avait rangé ceux du judo dans cette catégorie… Lui même s’était proposé de racheter ledit tournoi à son initiateur, Ababacar Fall, dit Mbaye Boye. Mais, il faudra assurément bien plus que cela…

Ces titres africains qu’on n’arrive plus à décrocher…

Abdou Karim Seck en – 66 kg et Khalifa Diouf en + 100 kg sont les derniers Sénégalais à avoir détenu un titre de champion d’Afrique. Et c’était il y a 11 ans, en 1996, à Pretoria, en Afrique du Sud. “ Autant dire il y a une éternité ”, se désole Alassane Thioub, le DTN du judo sénégalais. Et comme en équipes, là où l’on appréhende mieux la valeur des uns et des autres, de l’avis des techniciens, le Sénégal a perdu son titre (gagné pour la dernière fois en 1983 à Dakar) en 1985 à Tunis, on appréhende mieux la place perdue par nos judokas qui avaient l’habitude de briller en Afrique. Le problème avec l’équipe du Sénégal, c’est cependant qu’elle n’arrive jamais à se déplacer au complet. C’est-à-dire avec 14 combattants : 7 en garçons et autant en filles. “ La dernière fois que nous avons été au complet, c’était en 1998 … à Dakar. Et c’était difficile pour nous de ne pas l’être chez nous-mêmes ”, ironise le DTN. Et comme l’on part avec un handicap de – 10 points pour chaque forfait, la tâche devient compliquée pour les représentants sénégalais. La preuve, rappelle Alassane Thioub, “ l’année dernière, en Tunisie, on a fait 3 victoires partout en finale contre le pays hôte, chez les filles. Mais, on a perdu l’or pour n’avoir pas disputé le 7ème combat, parce qu’on n’avait amené que 6 combattantes pour 7 catégories de poids. ”

Heureusement que chez les filles justement, il y a un léger mieux ces dernières années. Puisqu’avec feue Fanta Keïta (en 2005 à Port Elizabeth) et Hortense Dièdhiou (en 2002), il n’y a pas bien longtemps que le Sénégal a quitté la plus haute marche du podium continental. Et autant Alassane Thioub le DTN qu’El Hadj Dia, le président de la FSJDA, sont convaincus que depuis 2 ou 3 ans, le judo national a amorcé son redressement et sa reconquête des premières places continentales. Ce qui, selon eux, a coïncidé avec le retour à une fédération. “ Il y avait un comité national provisoire et qui dit CNP dit structure étrangère au milieu et à la discipline. Or, le judo, il faut le connaître et plus généralement aimer les arts martiaux ”, explique le président de la FSJDA. Ainsi en 2005, les filles qui n’avaient plus été médaillées depuis 1998 à Dakar, avaient fini 3ème à Port Elizabeth (Afrique du Sud). Sans oublier la 2ème place de 2006 derrière la Tunisie, donc. Les garçons dont la dernière médaille (bronze) remontait à 1990 à Alger, avaient renoué avec la 3ème place en 2006. Sans compter, en individuel, le titre de feue Fanta Keïta et les finales perdues par Bara Ndiaye et Baye Diawara en 2005 ni les … 10 demi-finales perdues en 2006. “ Une vraie catastrophe ! ” s’exclame Alassane Thioub.

“ Légion étrangère ”

Mais, c’est pour retrouver, presqu’aussitôt le sourire, lui l’optimiste intégral. Car, selon lui, le judo sénégalais peut désormais compter sur sa “ légion étrangère ”, des expatriés qui ont les moyens de se préparer à leurs propres frais et de se présenter en compétitions africaines et même mondiales avec de réelles chances de bien figurer. Dommage, encore une fois, que les moyens ne suivent pas. Puisque, d’après ses estimations, la 5ème place décrochée par Gisèle Mendy au tournoi de Hambourg (Allemagne) équivaut bien à une 5ème place aux championnats du monde. Sauf qu’aux prochains championnats du monde, en septembre à Rio de Janeiro, le Sénégal brillera pas son absence. Alors que, outre Gisèle Mendy, Papa Ousmane Ndiaye (- 90 kg), Djiguy Bathily (+ 100 kg), voire même les locaux Bara Ndiaye (-100 kg) et Hortense Diédhiou (- 52 kg) auraient pu y jouer un rôle important. Et tous ceux-là, plus d’autres encore, pouvaient se qualifier aux JO 2008 de Pékin s’ils avaient la possibilité de disputer certaines grandes compétitions comme les tournois de Paris, Hambourg, Moscou, Johannesburg, Yaoundé, Antananarivo, etc.

Aujourd’hui, le judo sénégalais a plus de clubs (au moins 53), plus de combattants (entre 1500 et 2000) et plus de techniciens de haut niveau et est présent dans 8 régions du pays (seuls Diourbel, Tamba et Kolda ne sont pas affiliés à la FSJDA même si l’on y pratique le judo). Mais, il peine encore à retrouver le toit de l’Afrique. “ C’est qu’avant, l’essentiel des moyens était destiné à préparer les meilleurs. Aujourd’hui, c’est ce que font les autres. Nous pas ”, diagnostique Alassane Thioub, le DTN. Voilà qui explique tout.

Et pourtant au plan administratif, ça suit

Depuis qu’elle a repris le relais du CNP, la fédération a entrepris de regrouper toute la famille du judo, selon son président El Hadj Dia. Elle a également mis un accent particulier sur l’administration, tout en travaillant à la reprise des compétitions qui avaient disparu (Coupes du président de la République, du maire de Dakar, du haut commandant de la gendarmerie, etc). “ Très bientôt, il sera procédé aux renouvellements des ligues ”, a-t-il promis. La formation n’est guère en reste dans la nouvelle politique de la FSJDA et El Hadji Dia ne cesse de magnifier “ le travail abattu par le DTN Alassane Thioub ”.

Si ça bouge du côté des compétiteurs, il est en de même chez les arbitres. Et le président Dia se félicite qu’en plus de Jupiter Diop et Farès Attiyé, le Sénégal ait 2 nouveaux arbitres mondiaux : Cheikh Tidiane Fall et Papa Malick Mbengue. “ Et mon objectif, c’est d’en avoir deux autres avant la fin de l’année ”, ambitionne El H. Dia. Sa seule limite reste bien évidemment les moyens. Les éternels moyens, de plus en plus rares ! Ce qu’il propose, c’est tout simplement de “ reprendre la politique sportive du pays ”. D’après lui, le seul budget de la fédération tunisienne de judo (environ 1,8 milliard de francs CFA) représente plus que toute l’enveloppe que le ministère sénégalais des Sports consent pour les compétitions internationales. A cette aune, les judokas sénégalais ont beaucoup de mérite de rivaliser avec leurs adversaires tunisiens.

Or, le judo est très cher comparé à d’autres disciplines. Et il ne peut pas vivre éternellement de mécénat. “ Le judo ne peut pas se pratiquer à même le sol. Il faut des tatamis qui reviennent très cher, sans oublier qu’un bon kimono de judo ne coûte pas moins de 100 000 francs CFA ”, signale-t-il. Heureusement que les 400 kimonos offerts par le Japon tiennent encore la distance. Mais, El Hadj Dia ne compte pas s’en arrêter là. “ Nous envisageons de relancer la coopération avec de grands pays de judo comme la France, le Japon et la Russie ”, promet-il.

Le judo sénégalais, un moment traumatisé par la mort à l’entraînement, l’année dernière au Maroc, d’une de ses plus valeureuses combattantes, Fanta Keïta, se remet donc doucement de ce choc. Et compte sur Gisèle Mendy pour porter à nouveau son flambeau tout en haut de la hiérarchie africaine.

Des tournois internationaux pour compenser

Puisqu’il leur est très difficile (pour ne pas dire impossible) d’aller disputer des tournois internationaux ailleurs, les judokas sénégalais se contentent de ceux organisés chez eux pour se frotter à leurs collègues d’autres pays. C’est que le Tournoi international de Saint-Louis du très dynamique Ababacar Fall dit Mbaye Boye qui a disputé, début avril dernier, sa 9ème édition, a fait des émules. Des petits. Aussi Mbour s’apprête-t-il à accueillir, ce mois-ci, son tournoi international. C’est à l’initiative de Atmane Guèye “ Cobra ”, ancien champion d’Afrique et en la mémoire de Me Amara Dabo décédé au début de l’année dernière. Les 16 et 17 juin, Ziguinchor prendra le relais. Oumar Coly qui entretient au sud la flamme allumée par le grand Ankiling Diabone s’y met également en collaboration avec le Conseil régional de Ziguinchor et avec des partenaires français. Et en juillet, c’est le judo club Fanta Keïta de Grand Yoff qui bouclera la boucle des tournois internationaux organisés au Sénégal.

La petite catégorie n’est pas laissée pour compte. Selon El Hadji Dia, le président de la FSJDA, “ 5 tournois de mini-judo sont programmés cette année ”. Une façon de bien préparer la future élite sénégalaise qui, peut-être, aura plus de chances d’aller se frotter avec le monde extérieur que la génération actuelle.

Jusqu’à la fin des années 80, le Sénégal était du lot des toutes meilleures nations africaines en judo. Il a produit de nombreux champions tels Ankiling Diabone, Khalifa Diouf, Atmane Guèye, Lassana Coly, Karim Seck, Malang Dabo, Adja Marième Diop, pour ne citer que ceux-là. Mais depuis quelques années, il peine à retrouver le haut des podiums continentaux. A quelques jours des championnats nationaux de judo, samedi prochain, nous avons investi le tatami sénégalais pour essayer de savoir pourquoi ça ne roule pas autant que par le passé. “ Le judo sénégalais peut faire plus et mieux ” ! L’avis est de Daouda Faye, ministre des Sports. C’était au tout début du mois passé, au Quai des Arts, à l’ouverture de la 9ème édition du tournoi international de judo de la ville de Saint-Louis. Dans l’assistance, nombre d’adeptes de cette discipline “ créée ” par le maître Jiguro Kano, ont acquiescé. A commencer par le directeur technique national, Alassane Thioub, forcément bien placé pour apprécier ce jugement. Pour lui, ce n’est qu’une question de temps. Et, optimiste en diable, il espère que ce sera plus tôt qu’on le croit. “ Je suis sûr qu’on aura quelques médailles d’or aux prochains Jeux africains d’Alger en juillet ”, pronostique-t-il. Pourtant, il s’empresse de noter un gros paradoxe : “ la préparation de ces Jeux ne se passe pas au mieux ”. Alors, sur quoi fonde-t-il son optimisme ? “ Sur la qualité intrinsèque des combattants dont nous disposons actuellement. Surtout les expatriés ”, rétorque-t-il. C’est que ces derniers ont les moyens de se prendre en charge eux-mêmes pour prendre part à des épreuves internationales de très haut niveau. Le DTN du judo cite à ce propos Djiguy Bathily qui a pris part aux tournois de Paris et de Hambourg à ses propres frais, Ousmane Ndiaye et Baye Diawara. Sans oublier Gisèle Mendy, médaillée d’or (- 70 kg) au tournoi de Casablanca et qui s’y était déplacée par ses propres moyens. Ce que ne peuvent espérer les judokas locaux, suspendus à d’hypothétiques titres de transport pour aller se frotter au plus haut niveau. A l’image d’Hortense Diédhiou du Judo Club Casamance (JCC) qui, faute de moyens, a dû rater ce rendez-vous de la capitale économique du Maroc, une semaine après avoir décrochée l’or (- 52 kg) au tournoi de Saint-Louis. Mais Thioub n’en perd pas pour autant le moral : “ nous avons ici des garçons qui font partie des 5 meilleurs Africains dans leur catégorie : Bara Ndiaye de l’ASFA (- 100 kg), Bilal Fofana et Mame Birame Ndiaye de l’Institut des sports de St-Louis (ISS) (- 66 kg). Et s’ils font quelques compétitions, ils peuvent accéder au podium africain et viser même la plus haute marche ”. Les Ivoiriens à 15 au tournoi de St-Louis

Le problème est là justement : prendre part à des compétitions de haut niveau. Ce qui semble hors de portée de nos judokas. “ Nos plus sérieux adversaires en Afrique trouvent les moyens de venir disputer le tournoi de Saint-Louis, par exemple, alors qu’il nous est impossible d’aller chez eux disputer des épreuves du même genre ”, regrette Alassane Thioub qui cite les Ivoiriens venus à 15 au tournoi de Saint-Louis, alors qu’aucun Sénégalais n’a honoré celui d’Abidjan. A la grande désolation d’Hortense Diédhiou qui espérait être présente au moins “ dans le circuit continental ” afin de bien préparer les Jeux africains où elle rêve de se couvrir d’or. “ Nous avons un bon niveau. Mais, ce sont les contacts qui nous manquent le plus ”, selon celle qui a remporté l’or au tournoi de Marseille en février dernier. Il est bien loin le temps où les judokas sénégalais avaient “ la possibilité de faire des tournées, même en Europe, pour prendre part à 5 ou 6 compétitions internationales ”, dénonce Alassane Thioub. Ami Collé Mbengue, première Sénégalaise médaillée (de bronze) en 1986 (- 66 kg) à Casablanca devenue arbitre depuis 1990, est bien placée pour évaluer le chemin parcouru … à l’envers. “ De notre temps, le niveau du judo était plus relevé. Car, en plus des contacts avec l’extérieur, nous faisions beaucoup de regroupements et nous, les féminines, disputions beaucoup de combats avec les garçons. On faisait également beaucoup de musculation.

 



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