TAPHA GUEYE-YEKINI : 30 minutes d’ennuis et de reculades

Le nul de la honte, dira t-on. Yèkini et Tapha Guèye ont laissé les Sénégalais sur leur faim. Les deux mastodontes qui faisaient face pour le compte du drapeau El Hadji Mansour Mbaye, ont provoqué beaucoup de frustration chez les amateurs qui ont assisté à un « non-combat ». Si l’un passait tout son temps à fuir, l’autre, tel un baobab, n’a fait aucun effort pour prendre le meilleur sur son adversaire. A l’arrivée, un nul qui n’honore aucune des deux parties. Heureusement que les milliers de spectateurs massés sur les travées du stade ont eu droit à de belles confrontations en levée de rideau.

La montagne a accouché d’une souris, a-t-on envie de dire après le match nul ridicule entre Tapha Guèye et Yèkini. Cette confrontation qui défraie la chronique depuis des mois n’a pas tenu ses promesses. Le « Tigre de Fass » et Yékini ont été méconnaissables. Les amateurs qui s’attendaient à un face à face de hautes factures doivent encore prendre leur mal en patience car les deux athlètes, qui criaient sur tous les toits qu’il n’y aurait pas de match nul, n’ont rien respecté de leurs engagements. Si Tapha s’est distingué par des reculades qui lui ont valu onze avertissements, le roi des arènes, très immobile n’a pas voulu aller à l’assaut de son adversaire. Ce qui donne alors 30 minutes très ennuyeuses que le public présent dans les travées de Demba Diop a difficilement supportées. Si d’aucuns pensent que l’issue de l’affrontement n’est pas le fruit d’une combine entre les deux parties, il a été constaté que Moustapha Guèye, tout comme Yékini, n’ont pas voulu prendre de risques. D’où le « non-combat » décrié de toutes parts.

Pourtant Yèkini, favori, semblait plus en jambe. En effet, le tête de fil de l’écurie Ndakarou, visiblement très confiant et sûr de lui-même, a été le premier dans la surface où devaient se dérouler les opérations. Se permettant même d’assurer le show en attendant que son adversaire le rejoigne dans l’enceinte. Sa posture imposante au milieu des arbitres et trois de ses accompagnateurs, comme si la victoire lui était promise, ne montre aucun signe pouvant laisser croire qu’il y a une pression sur ses épaules. Le « roi des arènes », impressionnant s’adonne cette fois à la provocation en imitant les gestes d’un oiseau sur le point de prendre son envol. Tout le monde se dit alors qu’il allait se défaire très rapidement du Fassois. C’était sans compter avec la ruse et la stratégie très bien planifiées de Moustapha Guèye, qui après 30 minutes de combat, peut rentrer satisfait, car étant le seul lutteur à tenir tête à Yakhya Diop. Peu importe la manière, car l’histoire ne retiendra que ça. Ce résultat devrait sans doute lui ouvrir les portes d’une revanche contre Tyson ou Bombardier.

Le Tigre, désavantagé par l’âge et le poids, évite le corps à corps et fait tourner son rival qui finit par s’énerver, car ne pouvant pas le tenir entre ses mains. Moustapha Guèye, qui a souvent fait les frais des poids lourds qu’il avait l’habitude d’attaquer, a cette fois changé d’approche. Une tactique qui, finalement, a été payante.

Les autres affiches

En levée de rideau, quatre combats de haute facture ont été gratifiés à l’assistance, en lieu et place des cinq qui avaient été prévus. L’avant-dernier combat qui devait mettre aux prises Ousmane Diop et Mbaye Diouf a été reporté du fait d’une blessure à la main contractée par le sociétaire de « Force tranquille ». Toubabou Dior n°2 avec sa masse athlétique n’a fait qu’une bouchée de son vis-à-vis, Babacar Diallo. Après avoir envoyé son adversaire, qu’il aura bousié l’œil, aux soins, il se débarrasse de façon spectaculaire de son adversaire, en le soulevant avant de le projeter sur le gazon synthétique. A sa suite, Dunkhaf était opposé à Cheikh Kane. Le fils de l’ancienne gloire, Papa Kane, après avoir enclenché de belles actions et rué son adversaire de violents coups de poings, finit par céder. Place sera faite alors à l’un des combats les plus attendus de ce gala. En effet, Boy Kairé, sevré de victoire depuis belle lurette, voit enfin le bout du tunnel. Le tête de fil de l’écurie Soumbédioune a fait parler toute son expérience pour déboulonner Bombardier n°2. La différence de plus de dix années qui sépare les deux lutteurs ne s’est pas fait sentir. Très en verve, Kairé a étalé tout un récital de bagage technique avant de venir à bout de son rival qu’il a soulevé jusqu’à hauteur de sa tête avant de le terrasser. Après ce succès, le « Vieux » qu’on s’apprêtait à ranger aux placards a ressurgi de la plus belle des manières pour espérer revenir au-devant de la scène. L’ultime confrontation devant précéder la grande affiche opposait Boy Sèye de Pikine Mbolo à Balla Gaye 2 de l’école du même nom. Le fils de Double Less (Balla Gaye 2) s’est emparé logiquement de la victoire sur le Pikinois qui n’a vu que du feu. Boy Sèye enregistre ainsi le premier revers de sa carrière pendant que Balla Gaye poursuit son ascension.