En 2002, les statistiques n'étaient pas belles à voir. L'économie nationale, qui traversait une rude période, avait vu sa croissance s'effondrer à 0,7% (Données banque mondiale). Aujourd'hui, 17 ans plus tard, c'est l'embellie. Depuis 5 ans, le pays génère des taux de croissance respectables. Cependant, il y a quand même une tâche noire!
L'économie sénégalaise souffre de beaucoup de maux. Mais, l'une des plus prégnantes s'appelle la "tertiarisation". En effet, avec un faible taux d'industrialisation, combiné à la fragilité de son secteur primaire, le Sénégal a vu le secteur tertiaire devenir le poumon de son économie.
Les causes profondes du mal
Ce secteur, qui englobe les activités financières, le commerce (fortement informel), les transports, les télécoms, le tourisme etc., génère au moins, la moitié de la richesse du pays. Ce, depuis longtemps. Rien qu'en 2017, malgré un léger ralentissement, ce secteur des services a contribué à plus de 52% dans la formation du Pib, selon les comptes nationaux provisoires de 2017. Les autres secteurs fournissent le reste.
Autrement, une grande partie de la richesse est générée par un secteur qui concentre une faible partie de la population, contrairement au secteur agricole, fragile, mais qui regroupe plus de la moitié de la population. Cette problématique met aussi à nu la faiblesse de l'industrialisation de l'économie, de sa productivité et de la transformation des produits du secteur primaire.
Le Sénégal exporte sa valeur ajoutée et ses emplois
"L'économie réelle devient faible. C'est-à-dire que les produits primaires, réalisés dans le pays, ne sont pas transformés. L'essentiel de la valeur ajoutée se fera à l'extérieur du pays. La tertiarisation de l'économie crée aussi un gonflement au niveau urbain, du fait de l'exode rural", analyse Youssou Diallo, économiste et président du Club Sénégal émergent.
L'autre mal, c'est que dans ce secteur, le capital étranger est très présent, notamment dans les sous-secteurs les plus florissants comme les télécoms, les finances, etc. Conséquence, "les bénéfices et les profits peuvent avoir tendance à être rapatriés dans d'autres pays". D'où la nécessité de promouvoir les nationaux dans ces niches porteurs.
"C'est une limite importante du plan Sénégal émergent"
"Vous ne pouvez pas connaître les limites du Pse, si vous n'étudiez pas quelles sont les sources de la croissance, les secteurs qui produisent la croissance. Et la limite la plus importante, c'est que la croissance provient à 61% du tertiaire", souligne le professeur Moustapha Kassé, économiste et doyen honoraire de la Faculté des sciences et gestion de l'Université Cheikh Anta Diop.
Aujourd'hui, nombre de spécialistes estiment que l'économie sénégalaise s'est tertiarisée, car n'ayant jamais connu une phase d'industrialisation majeure. Pour y remédier, d'aucuns prônent un changement de paradigme. Depuis son installation, le régime actuel veut opérer une transformation structurelle de l'économie, afin d'extirper celle-ci de ce piège. Des efforts qui portent timidement des fruits, notamment sur le plan agricole. En attendant donc des mesures plus hardies, le mal persiste toujours.
11 Commentaires
Akarth
En Août, 2019 (14:09 PM)Tant que les prealables ne sont pas reglés l'economue senegalaose sera toujours là où elle merite d'etre. Les quels prealables sont le chagement de systeme ,premunir l'argent public destinè à financer les prioritès qui seront definits.
Le reste n'est que palabre
Damel Fall
En Août, 2019 (15:23 PM)Le financement d el'economie ne pourra pas se faire avec le francs FCA et le regime monetaire adopte par la BECEAO.Et,le commece ne cree pas de la richesse,il asure jsute la velocite monetaire et le tranferts des avoirs parmi les differents acteurs.La richesses et la plus value se crent dans les secteurs primaire et secondaire
Ere Révolue
En Août, 2019 (15:38 PM)BREF IL N Y AVAIT PAS D OCCUPATION ANARCHIQUE DES RUES, en dehors des vendeuses de guerté tiaff ! IL Y AVAIT DE L ORDRE A LA STALINIENNE ! Pas de médicaments en étals dans les rues ! Les campagnes sénégalaise étaient verdoyantes et l'agriculture se portait à merveille, et surtout L EXODE RURALE ETAIT QUASI INNEXISTANTE CAR LA TERRE NOURRISSAIT SON HOMME ET LUI PROCURAIT ENORMEMENT D ARGENT (traite arachidière, avec toute la filière traitée ici au sénégal ! Maintenant nous produisons,y mettons les subventions, LES CHINOIS VIENNENT ACHETER LES GOUSSES POUR LES AMENER CHEZ POUR LA TRITURATION ET CREEr DES JOB CHEZ EUX)..... Ce n'est qu avec l'avénement de Abdou Diouf, qui n'aavait pas le même niveau de caractère qu un Senghor, que le désordre a commencé sur tous les secteurs de la vie civile, avec LA SECHERESSE, L EXODE RURALE, LA MONTEE EN PUISSANCE DES CHEFS DE TARIKHAS ET PIRE L ENTREE EN JEU HYPER NEGATIF DE ABDOULAYE WADE SUR LA SCENE POLITIQUE. Pourrissement des valeurs ethiques, le mensonge et la dégénérescence sociale.
Benewaye5
En Août, 2019 (16:30 PM)Merci!
Comment réduire la tertiarisation quand la douanes est contente d'avoir augmente ses rentrées d'argent alors que les entreprises ferment : les commerçants préfèrent importer et négocier les taxes que d'acheter du local plus cher car surtaxes.
Comment réduire la tertiarisation quand l’électricité coûte cher et que le fisc met la pression sur les rares entreprises qui daignent payer les impots.
Dans nos brousses les paysans cèdent leurs terres aux businessman qui pour beaucoup s'enfuiront au premier échec. Nos éleveurs pratiquent encore le nomadisme alors qu'il sera difficile de trouver du pâturage bientôt. Quand j'entends émergence, je fuis car pour moi c'est plus un slogan que réalité quand on veut l’émergence on ne construis pas un TER entre Dakar et Diamniadio en n'ayant rien de prévu entre Thiès et la région du fleuve ou Thies et Mbour ou Kaolack et le sud du pays au plan ferroviaire, je ne parlerai pas de Dakar Bamako qui n'arrive pas a décoller depuis des années.
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