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Pour leur insertion professionnelle : 400 mille jeunes diplômés chômeurs ruent dans les brancards

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Pour leur insertion professionnelle : 400 mille jeunes diplômés chômeurs ruent dans les brancards

En l’absence d’une politique sérieuse d’emploi, chaque année les sortants des universités et des instituts de formation professionnelle agréés par l’Etat grossissent les rangs des chômeurs. Et en l’absence d’une politique sérieuse d’insertion des jeunes en général et des diplômés en particulier, la plupart d’entre eux sombrent dans le désespoir. 

Le président de la République, Abdoulaye Wade s’est fait élire en 2000 majoritairement par les jeunes à qui il avait promis durant sa fameuse ‘marche bleue’ des emplois à ceux qui n’en n’avaient pas. Onze ans après, pas grand-chose n’a changé en matière de résorption du chômage structurel des jeunes. Pis, le bataillon des chômeurs a même augmenté de façon exponentielle. Selon les dernières statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) la majorité des 48 % chômeurs sont des jeunes et les moins de vingt ans constituent plus de 51 % de l’effectif. De même, selon le ministère de la Fonction publique et de l’Emploi, il y a environ 400 mille chômeurs au Sénégal avec 2000 nouveaux jeunes demandeurs d’emploi bardés de diplômes chaque année. Rien qu’à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad, six promotions se sont succédé (2005-2010) avec environ 1 500 maîtrisards chômeurs. C’est la raison pour laquelle, Babacar Ndour et ses camarades ne comprennent pas que 40 % du budget soient injectés dans l’éducation pour au final ne former que des chômeurs.

Devant la ‘cécité’ et le ‘mépris volontaire’ des gouvernants, de l’indépendance à nos jours, le Regroupement des diplômés sans emplois du Sénégal (Rdses) qui a à sa tête Babacar Ndour, titulaire d’un Dea en droit est monté au créneau pour fustiger l’absence d’une ‘bonne politique d’insertion professionnelle pour la jeunesse sénégalaise’. Ainsi dans une ’lettre ouverte’ dont nous avons reçu une copie, le Rassemblement des diplômés sans emplois du Sénégal (Rdses) n’y va pas de main morte pour dénoncer le comportement des autorités. ‘Nos gouvernants, dominés par l’insouciance, n’ont jamais essayé de promouvoir réellement une bonne politique d’insertion professionnelle pour la jeunesse sénégalaise’, fulmine-t-on dans le texte. Babacar Ndour et ses camarades jeunes diplômés chômeurs accusent ‘nos gouvernants, des indépendances à nos jours, d’être les coupables de cet état de fait à cause de leur inertie devant la situation chaotique des diplômés chômeurs’. Et en à en croire les jeunes diplômés chômeurs, au même moment, au Cameroun, le président Paul Biya crée 25 000 emplois pour une période de 5 ans dont 2500 recrutements directs dans la fonction publique en mars dernier.

 

Aussi les jeunes diplômés chômeurs s’insurgent-ils contre le ‘clientélisme politique’ des structures telles que le Fonds national de promotion des jeunes (Fnpj), l’Agence nationale de l’emploi des jeunes (Anej) et l’ Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ofejban) qui devraient prendre en charge l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. En outre, le Collectif des jeunes diplômés chômeurs déplore fermement ’le recrutement dans la fonction publique qui se fait aujourd’hui de manière partisane et politique avec une promotion inacceptable de l’incompétence et de la médiocrité au détriment des doctorants et des maîtrisards de plus en plus nombreux’. ‘Les entreprises publiques et parapubliques sont devenues honteusement le lieu de recrutement de la clientèle politique’, constatent pour le déplorer Babacar Ndour et ses camarades. Ce qui, à leurs yeux, constitue une violation flagrante de l’article L1 du Code du travail qui dispose que ’le droit au travail est reconnu à chaque citoyen comme un droit sacré (…). L’Etat assure l’égalité de chance et de traitement des citoyens en ce qui concerne l’accés à la formation professionnelle et à l’emploi, sans distinction d’origine, de race, de sexe et de religion ’.

 

ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION, CENTRE DE FORMATION JUDICIAIRE, POLICE : Les diplômés chômeurs exigent l’organisation des concours administratifs bloqués depuis des années

 

Les concours de certaines grandes écoles nationales qui débouchent sur un emploi garanti dans la Fonction publique sénégalaise ne sont pas organisés depuis belle lurette. En tout cas, c’est le constat fait par le Rassemblement des diplômés sans emplois du Sénégal (Rdses). Cette structure qui regroupe des milliers de jeunes diplômés frais émoulus des universités et des instituts de formation agréés par l’Etat se demande à quand l’organisation des concours administratifs comme l’Ecole nationale d’administration (Ena), le Centre de formation judiciaire (Cfj) l’Ecole nationale de police (Enp) au niveau du cycle A (maîtrise). Car cela fait des années que ces écoles qui forment les grands commis de l’Etat n’ont pas ouvert leurs concours d’entrée. Et on n’ignore jusqu’ici si c’est pour des raisons budgétaires ou non. Mais en tout état de cause, le Rassemblement des jeunes diplômés sans emplois du Sénégal ne comprend pas qu’au même moment ‘on se permet d’acquérir un avion présidentiel à plus de 20 milliards, de construire un monument avec une cinquantaine de milliards, d’organiser un Fesman avec des centaines de milliards, sans compter les centaines de milliards qui seront injectés dans la campagne présidentielle’.

 

Dans tous les cas, sur cette question comme sur celle de leur insertion professionnelle, les jeunes diplômés chômeurs se disent déterminés pour trouver un sens à leur avenir ‘hypothéquée’, et retrouver ‘leur dignité bafouée’. Le quotidien Walf a voulu recueillir la version des autorités en charge de ces questions pour être édifié. C’est ainsi que nous nous sommes rendus successivement à la direction de la Fonction publique et à l’Ecole nationale d’administration. Mais à notre grande surprise, ni le directeur de la Fonction publique, Mamadou Lamine Diallo, ni le directeur de l’Ena Abdoulaye Camara n’ont voulu se prononcer. L’un et l’autre ont prétexté un emploi du temps trop chargé.



1 Commentaires

  1. Auteur

    [email protected]

    En Mai, 2011 (03:59 AM)
    bon courage les gars, ne désespérez pas,perseverez dans vos démarches de recherche d'emploi, Dieu est grand
    • Auteur

      Reply_author

      En Janvier, 2022 (12:24 PM)
      Totalement d'accord, à ce prix la bâche sur le nez fait franchement désordre.
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