Le pouvoir et ses corps habillés, qui ne se gênent pas de mentir à des mômes, ont dépouillé Sangalkam de ses suffrages, ont humilié un de ses fils, pourtant élu démocratiquement et ont envoyé six pieds sous terre un fils du terroir, un pauvre maçon qui a pris le pari de se détourner de la politique et de nourrir sa famille à la sueur de son front. Une énième bévue qui a escorté la marche d’une Alternance qui, en déménageant du Point E au Palais le soir du 19 mars 2000, a oublié de mettre le tact et la finesse dans ses cartons.
L’affaire Malick Bâ a fait couler beaucoup d’encre et de salive, parce qu’elle était fraîche. Mais elle n’est pas la plus douloureuse et n’est pas non plus la seule «bavure» connue. Elle témoigne juste d’une époque maudite où la violence s’échappe des mots et des armes. Des actes inconsidérés des gouvernants comme des canons des forces du désordre, capables de retourner leurs armes contre leur peuple, en toute impunité. Sous le regard (si ce n’est l’acquiescement) d’un pouvoir ivre de lui-même, insensible aux drames innommables qui étreignent son peuple.
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